par Aissata Keita
Une vie brisée par une erreur judiciaire. Le 15 avril 1998, à Minneapolis (Minnesota), la police découvrait le corps sans vie d'Ann Prazniak, 77 ans, dissimulé dans une boîte en carton dans son propre appartement. L'autopsie révéla une mort par asphyxie remontant à deux semaines.
Le domicile de la victime, connu pour être un lieu de trafic de drogue et de prostitution, continuait à être fréquenté même après sa mort. Deux suspects émergèrent rapidement : Chalaka Young, surnommée «Shay», et Bryan Hooper, alias «Brome». Leurs empreintes digitales avaient été retrouvées sur des objets dans l'appartement.
Tous deux nièrent avoir connaissance du meurtre, malgré leur présence sur les lieux. Mais après de longs interrogatoires musclés, Chalaka Young accusa Bryan Hooper, affirmant qu'elle avait assisté au meurtre. Cette déclaration suffit à faire condamner Bryan Hooper.
Pourtant, près de trois décennies plus tard, de nouveaux éléments viendront rétablir la vérité, révélant que l'accusation reposait uniquement sur des aveux douteux et des preuves indirectes.
Aujourd'hui blanchi, Bryan Hooper sort de prison après 26 ans d'enfermement pour un crime qu'il n'a jamais commis. Un drame humain et judiciaire, qui relance le débat sur les méthodes d'interrogatoire et la fiabilité des procédures dans les affaires criminelles.
Chalaka Young a affirmé lors de son interrogatoire que Bryan Hooper l'avait contrainte à découper du ruban adhésif, puis à monter la garde pendant qu'il assassinait Ann Prazniak. Elle a déclaré avoir entendu les cris de détresse de la victime, tout en ajoutant qu'elle avait été menacée de mort par Hooper si elle révélait quoi que ce soit.
À la suite de ces accusations, quatre autres témoins ont été identifiés. Leurs témoignages, jugés fragiles et parfois contradictoires, évoquaient néanmoins des propos soi-disant «incriminants» que Bryan Hooper aurait tenus après le drame.
Malgré ses dénégations constantes et l'absence de preuves formelles, Bryan Hooper a été reconnu coupable de «meurtre au premier degré» en 1998, et condamné à la réclusion à perpétuité.
source : Océan Guinée